Le Turc

Le turc fait partie des langues ouralo-altaïques ainsi nommées car beaucoup d'entre elles se situent autour des deux massifs montagneux de l'Oural à l'ouest et de l'Altaï. Les langues turques appartiennent à la branche altaïque de cette famille comme le mongol et les langues toungouses de l'Asie orientale. Ces langues couvrent une surface considérable depuis l'Europe jusqu'aux extrémités nord-est de la Sibérie. A deux ou trois exceptions près, elles forment un ensemble particulièrement homogène du point de vue linguistique qu'on peut comparer à l'ensemble des langues latines. Le turc est numériquement la plus importante de ces langues : il est parlé par environ 59 millions de personnes sur tout le territoire de la Turquie.

A partir du XIème siècle, l'islamisation des Turcs a eu pour conséquence une imprégnation du vocabulaire par le persan et l'arabe. Mais le fonds de la langue turque, telle qu'elle est parlée actuellement, est sans parenté avec ces deux langues. Elle constitue un type linguistique original, caractérisé par l'harmonie vocalique, une morphologie d'une régularité parfaite sans exceptions ni genre grammatical , n'utilisant que des suffixes qui peuvent s'accumuler en assez grand nombre (d'où sa classification en langue agglutinante ), une syntaxe riche en post-positions et un ordre des mots qui est souvent l'inverse de celui des langues occidentales.

Les Turcs musulmans ont utilisé jusqu'au début du XX° siècle l'alphabet arabe, qui se prêtait très mal à noter leur langue à huit voyelles. En 1928, Atatürk impose à la République de Turquie l'alphabet latin.

Les mots turcs passés au français sont assez nombreux. Citons par exemple : yoghurt, pacha, kiosque, cramoisi, cravache, gilet, etc.